ADVENTICE /Médi[t]ation




Scénario :

Nous avons centré notre travail sur la notion de parcours, du jardin des Amaranthes jusqu’au site. Nous voulions ainsi « conduire » l’idée de jardin jusqu’au site. Suite à nos recherches et en relisant le texte de Foucault, nous nous sommes aperçus que le jardin était dans toutes les civilisations une mise en abîme du monde, une représentation souvent utopique propre à chaque civilisation (les chrétiens y voient l’Eden, le paradis, tandis que les perses le partagent en 4 parties représentant selon eux les 4 parties du monde avec au centre le jet d’eau, unificateur et source de vie).
 
Ainsi, nous nous sommes donc demandés ce que représentait, dans notre civilisation, le jardin hétérotopique. En tant que représentation de notre société, quelle forme pouvait-il revêtir ? A l’inverse du jardin des Amaranthes, dont l’un des buts est la production de denrées, notre idée du jardin s’émancipe vis à vis de cette nécessaire production.

A travers ce questionnement, nous avons abordé plus en profondeur le site, notamment par le biais de la fiction des capricornes. Nous nous sommes donc demandés si au lieu de multiplier des tentatives infructueuses d’éradication de cet insecte, il ne serait pas plus intéressant de créer un biotope, un micro-environnement où s’instaure un équilibre naturel entre faune et flore.

Parrallèlement, la lecture du texte Le rhizome, de Deleuze et Guattari, nous a permis de découvrir un mot cernant assez habilement notre démarche autour des capricornes ; en effet, « l’adventice », terme emprunté à la botanique, signifie une « mauvaise » herbe mais dénonce toutefois l’anthropocentrisme inhérent à cet abus de langage. En effet, pourquoi pourrait-on juger un végétal comme étant mauvais si ce n’est parce qu’il nuit à une production pour l’humain ?

A ce titre, le capricrone, parce qu’il affaiblit une structure abritant les hommes, est jugé comme néfaste. En ce sens, il représente une sorte « d’adventice animal ».

C’est alors que nous avons relu le texte de Foucaut et nous nous sommes aperçus qu’il y avait, dans sa définition des hétérotopies de déviation, une évidente similitude avec ce que nos travaux passés avaient pu pointer, tant au niveau du jardin que des capricornes. En effet, le propre de l’hétérotopie de déviation c’est qu’elle accueille des comportements ou fonctions « déviantes », elle est le substitut fonctionnel au monde physique dans lequel s’établit une société. De fait, elle se présente souvent sous la forme d’un regroupement de personnes s’écartant d’une norme sociétale, ne participant sans doute pas directement à un projet global : maison de retraite, sanatorium, prisons, hopitaux psychiatrique... Mentalement, nous avons donc pu rapprocher ce type d’hétérotopie de notre précédente étude au sujet des adventices. L’hétérotopie de déviation n’acceuille-t’elle pas, par définition, les adventices d’une société ?

Lorsque nous avons tenté de décrire ce que pourait être le jardin hétérotopique, reflet de notre société, nous avons constaté qu’il était souvent question de réseau, de technologie, d’internet... Dans cette société ultra-connectée où chacun est sans cesse submergé de mails, de texto, de coups de téléphone, où les réseaux sociaux permettent de s’informer plus rapidement, rares sont les moments où nous ne sommes pas joignables, seulement en contact avec notre environnement physique proche et même seulement avec soi-même.

Nous cherchons donc à créer de ce type d’espace, une expérience limite, «ultra-déconnectée», durant laquelle aucune technologie n’est admise. Cette idée vient à la fois de notre réflexion de la société par le biais des jardins hétérotopiques, en tant que représentation de notre civilisation ultra-connectée, mais également par l’utilisation des hétérotopies de déviation (Foucault), rompant avec cette habitude sociétale et permettant de redéfinir ses propres priorités.

Nous pensons donc donner, à travers ce projet, la possibilité de faire une parenthèse, de se déconnecter temporairement vis à vis de toute technologie. Ainsi , il sera possible pour chaque individu, seul ou en groupe, d’essayer d’involuer, au sens où Deleuze l’entendait :
Non pas le contraire d’involuer, mais plutôt de revenir à un essentiel, un existentiel.

PostPilule :






WorkShop :












PostWorkShop : 















END : 

 Adventice : Le rhizome
Adventice animal : Les capricornes
Adventice humain : Hétérotopie de déviation

VIDEO_FINALE

 ... Proposer une parenthèse, une possibilité d'involuer.























 








Adrien Marrocq /Théo Padovani /Diana Semancova.